Un homme effacé d’Alexandre POSTEL

    « L’homme des temps préhistoriques ne laissait derrière lui aucune archive mais pléthore de traces. Je ne laisse pour ainsi dire aucune trace mais pléthore d’archives. Nous nous ressemblons lui et moi en ce que ni lui ni moi ne maîtrisons ce que nous laissons derrière nous. »
    Le drame pour Damien North éclate : à ses propres archives se sont mêlés des éléments très compromettants.  Les policiers  l’accusent d’avoir visité des sites pédopornographiques et de stocker des photos interdites sur son ordinateur. Les médecins, le commissaire de police, les psychologues, les collègues, les voisins, le juge, s’accordent pour trouver dans le comportement de cet homme discret, solitaire, « effacé », des arguments en faveur de sa culpabilité. Il reste seul.
Le coup de grâce lui est asséné par son avocat qui lui explique que sa cause est perdue d’avance, que rien ne pourra prouver son innocence et qu’il a intérêt à plaider coupable pour espérer écoper d’une peine plus légère
Ce roman pose à la fois le problème de l’erreur judiciaire et celui des nombreuses « archives » que nous laissons derrière nous sans vraiment en avoir conscience : tous ces indices qui traînent sur Internet et qui peuvent être collectés à la pelle par différents organismes.
    Exemples publiés par l’Express le 7 juin 2013 :
Le quotidien britannique The Guardian a publié une ordonnance de justice secrète forçant l'opérateur américain Verizon à livrer à l'Agence nationale de sécurité (NSA), à la demande du FBI, la totalité des données téléphoniques de ses abonnés, d'avril à juillet, en vertu d'une loi votée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. 
Le Washington Post et le Guardian ont affirmé sur la base de fuites d'un ancien employé du renseignement que la NSA avait un accès direct aux serveurs de neuf sociétés internet, dont Facebook, Microsoft, Apple et Google.   
… La réalité dépasse la fiction.

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AVIS DE GRAND FRAIS de  ISABEL  WOLFF
   
Faith mène une petite vie tranquille comme elle l’avait toujours rêvé, avec son mari Peter et ses deux enfants. Mais le jour de l’anniversaire de leur mariage, (15 ans !) cette mécanique bien huilée se grippe… Lily, époustouflante célibataire mangeuse d’hommes, sa meilleure amie,  distille dans son oreille quelques petites phrases venimeuses pour faire naître des soupçons d’infidélité.  Faith se met à surveiller son mari et loue  les services d’un détective privé (payé par Lily !). Alors qu’au début ces soupçons paraissent totalement injustifiés, au cours d’un repas en tête-à-tête, Peter lui avoue qu’il a cédé à la tentation, une seule fois, et il lui demande de lui pardonner cet écart de conduite qu’il regrette. Faith est à la fois furieuse et malheureuse, elle cherche de l’aide auprès de Lily qui l’encourage à divorcer et à chercher un autre compagnon.
Elles se sont connues à la pension religieuse où Lily, petite fille noire, avait été admise malgré sa pauvreté. Seule Faith lui avait montré de l’amitié, les autres n’avaient que mépris pour elle. Aussi s’est-elle acharnée à réussir et maintenant, riche et célèbre, elle prend une revanche éclatante à la tête de son magazine  sur  toutes ses anciennes condisciples.
Faith et Peter vont-ils divorcer ? Faith pourra-t-elle pardonner ? Pourquoi Lily déteste-elle Peter ? Mais surtout, Faith finira-t-elle par se rendre compte que Lily la manipule ?  Jos, le nouveau petit ami de Faith est-il aussi bien qu’il paraît ? Tout au long de ce roman on se pose ainsi une multitude de questions. On a souvent envie de secouer Faith et de l’aider à ouvrir les yeux  car elle est franchement agaçante avec sa trop grande naïveté !
J’ai parfois ressenti quelques longueurs dans le récit, mais dans l’ensemble je me suis bien amusée. J’y ai trouvé de l’humour, de la tendresse, des émotions, et de temps en temps, j’éprouvais quelques accès de rage après cette garce de Lily ou cette gourde de Faith, Faith-la-Poire comme on la surnommait au collège !

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moi j,aime bien! c,est pas pareil c,est sur!

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  Spécial pour P'tit Filou

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux


J’avais adoré le film –Robert Redfort et Kristin Scott Thomas magnifiques comme toujours- et j’avais voulu revivre ces émotions avec le roman. Je n’ai pas été déçue.
J’y ai  trouvé l’amour décliné dans une jolie palette : l’amour maternel d’abord, amour total qui pousse Grace à tout abandonner pour permettre à sa fille de « renaître », puis celui  de Tom pour Grace  et de Grace pour Tom, celui aussi fort, de Annie, l’adolescente blessée pour Pilgrim, son cheval, et  de  Pilgrim pour Annie !
Belle histoire, émotions, paysages superbes, personnages forts et attachants… des heures de lecture passionnantes !
Presque autant que Paris Turf, même si à la clef on ne gagne pas un seul Euro !

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Cette grande dame vient de nous quitter, je vous ai proposé un de ces livres sur le post des Écrivains, je vous en suggère d'autres ici...


LE MONDE DE BEN de Doris LESSING

Ben Lovatt, l'enfant différent, abandonné des siens, a grandi en s'intégrant comme il pouvait au monde qui l'entourait. Il a  survécu en partageant la vie sauvage des bandes de petits voyous ou celle, laborieuse, d'une famille de fermiers. On profite souvent de sa naïveté pour l'exploiter, le rouler et le voler, mais quelques femmes vont deviner en lui, derrière l'apparence de monstre, un être gentil, sensible, affamé d'amour et vont lui apporter un peu de cette chaleur humaine qu'il recherche autour de lui. Ben se sait différent de ceux qu'il côtoie et à défaut de retrouver sa mère, il espère pouvoir un jour rencontrer d'autres hommes comme lui, ceux de son Peuple.
Presque tous ceux qui le rencontrent se posent la même question : "Qui est-il?" ou plutôt, "Qu'est-ce qu'il est? ", ce qui suffit à justifier leur attitude cruelle puisqu'ils doutent de son humanité. Là encore, Doris Lessing n'hésite pas à nous heurter pour dénoncer l'indifférence de notre société devant les situations difficiles que peuvent vivre certains. Au XVème siècle, on était convaincu que les Indiens n'avaient pas d'âme et on les reléguait au rang des animaux, dans notre passé récent des théories abjectes ont légitimé des génocides, et dans la vie de tous les jours, au quotidien, des dizaines de Ben sont maltraités, juste parce qu'ils sont différents.

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UN ENFANT DE L'AMOUR de Doris LESSING

    L’été 1938 s’annonce pour James Reid magnifique : poésie, politique et littérature.
Au printemps 1939, James est mobilisé. Il embarque sur le Bristol Castle. La plupart des soldats supportent très mal ce long voyage : la peur des sous-marins ennemis s'ajoute à l'inconfort, au mal de mer, aux maladies.
Quand ils atteignent Le Cap pour  une courte escale, ils sont accueillis avec chaleur. Daphnée, comme toutes les épouses des officiers militaires, a organisé des réceptions en l'honneur des nouveaux arrivants. James a le coup de foudre pour son hôtesse, il en est sûr, elle est la femme de sa vie, celle qu'il attendait depuis toujours, elle divorcera et ils seront heureux...
Mais la réalité le rattrape vite, ils rembarquent pour leur destination finale, Bombay. "L'Angleterre-Le Cap, Le Cap-Bombay. Cela n'avait été qu'une seule et longue souffrance qui l'avait consumé corps et âme avec une interruption de quatre jours paradisiaques." James refuse de reconnaître la réalité de la vraie vie et passe le reste de ses jours à attendre, attendre une lettre, un coup de téléphone, une visite. Il s'enferme dans ses rêves fous, dans ses fantasmes obsédants et destructeurs sans se rendre compte qu'il passe à côté du bonheur.
    Même si parfois j'ai eu envie que l'auteur secoue un peu son héros romantique au cœur de midinette, emporté par sa passion aveugle et irrationnelle, j'ai apprécié les quelques heures de dépaysement que le roman de Doris Lessing m'offrait.

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ANNÉE BLANCHE de MARIE ROUANET

Pour la narratrice, cette Année Blanche (à marquer d’une pierre blanche dirions-nous !) est celle où son mari a été hospitalisé pour des problèmes cardiaques : l’homme solide qu’il était n’est plus qu’un homme fragile. Par hasard, cette année-là, elle retrouva également l’un de ses anciens professeurs pour lequel elle avait éprouvé un grand amour.
C’est également l’année où elle retrouve toute une série de petits films muets en noir et blanc tournés dans les villages quelques décennies auparavant. Ces films attendaient de recevoir un petit coup de neuf avant de pouvoir ressortir de leurs boîtes.
    Le cinéaste avait filmé le quotidien des petites gens, dans la vie de tous les jours, la sortie de l’église, une fête de village, un enfant qui joue dans la rue, un groupe d’hommes discutant, des femmes au lavoir… Soir après soir elle se plonge dans ces images riches de souvenirs où elle retrouve, jeunes et bien portants, quelques anciens qu’elle peut encore croiser ou  ceux qui aujourd’hui ont disparu.
        La narratrice surfe de souvenirs en souvenirs en revisitant sa vie, sans véritable chronologie. Elle laisse ses émotions guider sa plume et on se laisse emporter au fil des pages sans voir le temps passer …

« Mais l'année extraordinaire dont je veux parler, à laquelle, en moi, je donne le nom d'année blanche, est unique et dépasse toutes les autres. J'en suis sortie moulue mais aussi aiguisée, neuve et fragile. »

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THE DARK SIDE OF THE MOON   
de  DOMINIQUE SIGAUD

Livre terrible sur la torture que subissent ceux qui osent s’opposer au régime, ceux qui osent parler (ou écrire) pour raconter ce qu’ils ont subi. Les bourreaux agissent au nom de l’ordre, de la loi. Les exécutants se réfugient sous le parapluie de la non-culpabilité puisqu’ils ne font qu’obéir aux ordres. Donc, ils ne cherchent pas à savoir si les actes odieux qu’on exige d’eux sont justifiés. Ils obéissent sans discuter. 
    Anna Maria Maiol de Lagoa subit à son tour les mêmes actes de barbarie que ceux que lui avait révélés Valadorès, « sa source ». Son crime ? Etre une journaliste et avoir cru possible de dénoncer le système, avoir voulu ouvrir les yeux de ses concitoyens. Mais elle est kidnappée, emprisonnée, torturée avant d’avoir pu écrire une seule ligne.
    L’action se situe quelque part en Amérique latine dans un pays imaginaire où les militaires font régner LEUR LOI. Livre terrible mais passionnant.

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AUTEUR     :     Marc LEVY
TITRE    :    Une autre idée du bonheur
   
Dès le début du roman, les questions s’accumulent : pourquoi Tom, en lisant le journal d’Hanna est-il déçu ? Que s’attendait-il à y trouver ?
Pourquoi Agatha s’évade-t-elle de la prison après y avoir passé 30 ans ? Que contient vraiment le carnet qu’elle cherche ? Pourquoi prend-elle la sage Milly en otage ? 
Tout au long de leur voyage à travers les USA on apprend à connaître les deux femmes et le voile se soulève lentement sur leur histoire et sur leurs secrets.
Le roman est construit comme un jeu de piste, avec une série d’indices, des vrais et des faux. Il ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais j’ai bien aimé. Roman d’été à lire sans chercher à se poser de questions existentielles !  Je n’ai pas boudé mon plaisir.

Dernière modification par carmen (04/09/2014 16:16:27)

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AUTEUR     :     PANCOL, Katherine
TITRE    :    Muchachas
   
Dans les premières pages, on retrouve la douce Joséphine et la pétillante Hortense, mais on dirait bien qu’elles ne sont là que pour faire le lien avec la trilogie précédente : « Les yeux jaunes des crocodiles –  La valse lente des tortues – Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi ». En fait, avec sa nouvelle héroïne, Stella, ferrayeuse en Bourgogne, (qui se dépatouille entre son amoureux – un sans-papier poursuivi par la police locale -, son fils Tom qu’elle élève donc seule, sa mère qui se laisse taper dessus par un mari violent et très dangereux ), l’auteur traite du sujet délicat de la violence faite aux femmes : viol des petites filles par des pères impunis, silence coupable des mères qui savent et n’osent parler, épouses battues, victimes culpabilisées.
Peu d’occasions de sourire mais roman riche en émotions. On ne reste pas indifférent aux souffrances des victimes de l’affreux Ray et on espère bien qu’il sera puni. Le sera-t-il ? Stella pourra-t-elle enfin tourner la page pour se libérer de son lourd fardeau ?

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AUTEUR     :     PANCOL, Katherine
TITRE    :    Muchachas 3
   
Les voici réunies ! Stella et sa mère Léonie sont  ici présentes pratiquement à égalité avec Joséphine et Hortense. La bonne étoile de Ray semble enfin faiblir et les projets d’Hortense sont en bonne voie de réussite. Le concert de Gary a été un franc succès, il va en Écosse pendant qu’Hortense s’envole pour Paris.
Mais des questions restent sans réponse : Elena, cette vieille dame richissime qui conseille Hortense et lui apporte son soutien financier, lui ouvrant même les bonnes portes à Paris auprès de ses anciens amis,  n’agit pas par pur philanthropisme. Elle veut assouvir une vengeance et Hortense, qui l’ignore,  est son bras armé. Mais, quelle vengeance ? De qui veut-elle se venger ?
Histoires  de familles embrouillées, secrets dévoilés, émotions, vengeance, de bons ingrédients pour maintenir l’intérêt du lecteur. Quelques questions restent sans réponse : le Muchacha 4 devrait suivre ! On l’attend.

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AUTEUR          :     Philippe GEORGET
TITRE        :    LE PARADOXE DU CERF-VOLANT
   
Pierre Couture, boxeur professionnel, émerge difficilement d’un KO après un match difficile. La réalité le prend de plein fouet : il n’a que 27 ans mais on lui parle maintenant de « retraite ». Il sait que son maigre salaire de garçon de café à temps partiel ne suffira pas à ses besoins, aussi il ne refuse pas la proposition de son ami Sergueï, un boulot facile et bien payé.
Mais, entre boxer sur un ring et « intimider » les débiteurs récalcitrants d’un truand usurier, il existe un fossé que Pierre ne pourra pas franchir et quand cet usurier est retrouvé assassiné, les ennuis commencent à pleuvoir sur la tête du jeune homme.
Sur fond de salles de boxe, avec en arrière-fond la guerre en Yougoslavie et les massacres perpétrés par les Serbes ou par les Croates,  Pierre mène son enquête.
Autour de lui gravitent des personnages attachants, des flics pas toujours sympathiques et  quelques truands franchement antipathiques !
Suspense, énigmes, fausses pistes, peinture du milieu de la Boxe, pages d’une Histoire mal connue et pourtant pas si lointaine que ça, maintiennent l’intérêt du lecteur tout au long du roman.
A ne pas éviter.
Le paradoxe du Cerf-volant : " Ceux qui n'ont jamais pratiqué pensent que ces lignes sont là pour empêcher le  cerf-volant de s’envoler trop loin dans le ciel…. Elles permettent surtout quand survient une bourrasque de vent d’empêcher l’engin de s’écraser au sol…. Les hommes sont des cerfs-volants. Nous pestons souvent contre les liens d’amour et d’amitié  qui nous entravent et qui nous gênent pour réaliser nos rêves … mais quand le vent souffle, ce sont ces liens qui nous sauvent. »(Sergueï).

Dernière modification par carmen (20/09/2014 15:08:48)

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