J'ai retrouvé ce très beau et très court poème ce matin sur une plaque de marbre gris ...

     Le livre de la vie

Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix;
Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts.

Alphonse de Lamartine

 

J'aime les mots..de Brassens et de Carmen, j'ai trouvé un texte de Brassens(ou il parle de Carmen !mdrr) sans musique, il n'a pas eu le temps...

le titre est  :"entre l'Espagne et l'Italie"

Le géographe était pris de folie!
Quand il imagina de tendre,
Tout juste entre l'Espagne et l'Italie,
Ma carte du tendre.

(refrain):
Avec moi Cupidon se surmène.
Dans mon coeur d'artichaut il piqua
Deux flèches: l'une au nom de Carmen,
La seconde au nom de Francesca.

Les soirs de bal, j'enlace tour à tour,
Je fais danser chacune d'elles:
Un pied pour la séguedille, un pied pour
La gaie Tarentelle.


(refrain)...


Sans guère songer à ce que demain
Le coquin de sort me destine.
J''avance en tenant ferme à chaque main
Mes deux soeurs latines.

(refrain)...


Si jamais l'une d'ell's un jour apprend
Qu'elle n'est pas tout à fait seule,
J'ai plus qu'à courir chez le tisserand
Choisir un linceul.


(refrain)...


On me verrait pris dans cette hypothèse
Entre deux mégères ardentes,
Entre deux feux:l'enfer de Cervantès
Et l'enfer de Dante!

(refrain)...


Devant la faucheuse, s'il faut plus tard,
Pauvre de moi, que je m'incline,
Qu'on me porte en terre au son des guitares
Et des mandolines.


(refrain)...

   Fine

Dernière modification par avolo80 (02/11/2013 19:55:10)

 

              L’HÔTEL DU LAC

Je me souviens de l’Hôtel du Lac du Bouchet…
Il m’avait donné rendez-vous, il m’attendait.
Quand le taxi m’a déposée devant la porte,
Il était là. Avant même que je ne sorte,
Il s’est précipité, il m’a tendu la main.
Des larmes brouillaient ma vue, je n’y voyais rien.

Depuis des mois chaque soir on se retrouvait
Sur B-E pour coincher puis on continuait
Au téléphone, pendant des heures on parlait.
On pensait que ça ne pouvait pas durer,
Lui là-haut en Normandie, moi dans le Midi.
Cheminer ensemble nous faisait bien envie !

Mais chacun était bien installé dans sa vie,
Renoncer à tout était un vrai grand défi….
Un soir il m’a convaincue  de sauter le pas
Et de nous retrouver dans cet hôtel, là-bas.
Je pouvais enfin le toucher et l’embrasser,
Il n’avait qu’une envie, dans ses bras m’enfermer.

On aurait bien voulu prolonger la Magie
De cet instant-là, avant-goût du Paradis,
Mais le chauffeur pressé voulait s’en retourner.
Alors dans notre chambre il m’a emmenée
Et pour la première fois nous nous sommes aimés.
Dans un corps à corps nous nous sommes enfin trouvés.

Repus et heureux nous nous sommes promenés
Autour de ce Lac Rond, dans les petits sentiers.
Tous les couples qu’on y croisait nous enviaient :
Le bonheur nous transfigurait, nous irradiait.
Nous avons passé là-bas huit jours merveilleux,
Riches de promesses pour notre vie à deux.    

Carmen

 

cela me rappel ma censure

 

J'aime ....

 

                Blessures 
 
Quand il a très mal, il ne pleure pas, il cogne.
Pour un objet déplacé, il se met en rogne,
Il attaque, il agresse, il multiplie les coups.
Elle est là, elle écoute et elle encaisse tout.

On sait. La vie ne lui a pas fait de cadeau.
Certains souvenirs sont pour lui un lourd fardeau
Dont il voudrait se défaire. Il ne le peut,
Il vit avec eux, tels des poisons venimeux.

Tous ces mots, durs comme des flèches acérées,
La blessent. Elle ne veut y répondre. Elle se tait.
Dans le silence elle s’enferme pour pleurer :
L’Amour n’est pas celui dont elle rêvait…

Carmen

 

Pugilat sur BE

Certain soir sur le Hall les injures ont fusé.
Je ne sais pas comment cela a commencé,
Mais les belligérants étaient fort remontés.
Quelques uns ont pris le risque de s’en mêler
Et la plupart se sont contentés d’écouter,
Ou plutôt de « lire » ce qu’ils échangeaient.
Quelle colère ! Des mots « doux », des noms d’oiseaux !
De part et d’autre ça ne volait pas bien haut.
Maintenant je remarque qu’ils ne sont plus là.
J’aimais bien l’un, l’autre, je ne la connaissais pas.
Tous deux avaient sûrement un compte à régler,
Mais pourquoi en privé  ne l’ont-ils donc pas fait?
J’aime bien le Hall, cet espace de liberté,
Dans le respect de tous on peut y plaisanter,
Avec humour, s’interpeller, communiquer,
Et des Kiss-Kissous-Coucou-Bisous s’envoyer.
Du Virtuel, certains ne sortiront jamais,
Qu’importe ! Ils sont là avant tout pour coincher,
Pour passer une belle soirée entre « amis »,
Pour oublier tous leurs tracas, tous leurs soucis.

Carmen

 

Puisqu'on fête l'arrivée du Beaujolais Nouveau,   depuis les célèbres Bouchons de Lyon jusqu'en Chine, je me suis amusée ... tel le portrait de mon Amant à la façon d'une bonne bouteille ...

      Mon Amant

Terroir     
Garrigue provençale et collines verdoyantes  où s’isolent bergers et ermites.
Teint mat, bien bronzé, sportif, vif regard noir sous une chevelure poivre et sel.
1m80 de force et d’humour au service de son amour.
Un léger accent rocailleux venu de ses origines lointaines.

Cépages    
20% d’ancêtres venus d’Espagne, 20 % d’Italie et 60% de terres inconnues.
Devenu aujourd’hui un pur produit des Alpes, Français à 100 %

Dégustation      
De bon matin, avec les joues encore fripées de sommeil, légèrement râpeuses et piquantes,               quelques tendres bisous.
Juste après la douche et le rasage, des baisers doux et parfumés.
Le soir, près de la cheminée, il se laisse dévorer tout entier et on se laisse emporter  par son désir.
Dans la chambre, enfin, c’est l’apothéose : à consommer sans modération.

Harmonie mets et vins
À conserver pour son usage exclusif, à ne partager en aucune façon.
S’apprécie tout particulièrement accompagnée fort agréablement d’une nuisette transparente et d’une coupe de Champagne.
Ne pas attendre la Noël ou le Jour de l’An pour le savourer : toutes les occasions sont bonnes pour le déguster et en apprécier ses saveurs.

Commentaire libre
Médaillé de l’Amant Parfait.
En user et en abuser en toute liberté.
Eviter d’en vanter les qualités aux amies pour ne pas les rendre jalouses  (mais surtout pour éviter de se le faire voler !)

Carmen

Et j'ajoute cet acrostiche en son honneur également ...
VIN – VIGNE – VIGNERON


     LE BEAUJOLAIS NOUVEAU


  Vive la Saint Albert et l’arrivée du Beaujolais,
  Impeccable dans sa belle robe carminée,
  Nouveau certes, et chaque fois si différent au palais!

  Voici à perte de vue, sur nos coteaux ensoleillés,
  Illuminés et dressant  fièrement leurs pampres dorés,
  Gorgés de senteurs  gourmandes bien parfumées, 
  Nos ceps de vigne, justifiant leur  renommée,
  Exaltent leurs saveurs pour le monde entier.

  Venu le temps des vendanges où le vigneron travaille.
  Il est là,  du matin jusqu’au soir, avec ses cisailles.
  Grand, solide, brun ou petit, mince à l’air fragile, heureux !
  N’importe, c’est bien lui le Roi en ce lieu !
  Et sa couronne, quelques feuilles de vigne tressées,
  Rougit des quelques grains dont il l’a parsemée.
  On  ne peut en douter, le domaine de cet homme,
  Non, ce n’est pas qu’un Vignoble, c’est bien un Royaume.


Carmen

 

   
LA FLEUR BLEUE ET LE PRINCE CHARMANT

Elle avait douze ans et croyait au Prince Charmant
Qui viendrait la chercher sur son beau cheval blanc.
Les années ont passé, elle a eu dix-sept ans.
Coup de foudre pour son voisin, le beau Fernand !
Chaque soir à l’arrêt du bus, il l’attendait
Et tendrement enlacés, tous deux cheminaient…

Mais un jour sans prévenir il n’est pas venu.
Elle a pleuré. Elle ne l’a jamais revu.
Chez lui, bien loin d’ici, il était reparti.
Quelques lettres au début puis il n’a plus écrit.
Les yeux bleus, le sourire charmeur, élégant,
Beau et intelligent, l’amour de ses vingt ans.

Fiancée, mariée, nouvelle vie à deux.
Défi : au fil des années, rester amoureux !
Trente ans ! Vie de famille, mari et enfants.
Cinquante ans, épouse fidèle, pas d’amant…
Son Prince Charmant ? Bedonnant et cheveux blancs !
Le sport ? Devant la télé, moins fatigant !

Alors, quand son vieux Prince plus Charmant du tout
La délaissa pour aller faire les yeux doux
A Mary, à Ana, à Valou ou Lolo,
Elle se consola dans les bras de Paulo
Ou de Jakady, sur la Toile évidemment,
Car pas question de le tromper réellement !

L’aventure virtuelle n’a pas duré,
Ils se sont assagis et se sont retrouvés.
Le soir sagement ils regardent la télé,
Plus de crises de jalousie, c’est du passé !

Carmen

 

             


              RIEN NE VA PLUS

« Faites vos Jeux, faites vos jeux ! Rien ne va plus !»
Plein d’espoir, j’ai fait mes jeux et j’ai tout perdu !
J’ai choisi le Rouge et j’ai misé sur le Trois,
Mais c’est le Treize qui est sorti cette fois.

Quelle que soit ma mise, quel que soit mon choix,
Je ne gagne jamais, perdant à chaque fois.
C’est ainsi que vont mes jours, comme au Casino,
Ma vie se déroule, de fiasco en fiasco.

Elle était belle, gaie, fraiche comme une rose.
Ça n’a pas duré, elle est devenue morose,
Obèse et grognon, antidote de l’amour.
Je n’ai pu rester, je suis parti pour toujours.

Depuis des années je suis seul, je cours le monde,
J’erre dans les rues, dans les bois je vagabonde,
Je m’arrête ici ou là, je dors sur un banc,
Et vers ma fin je m’achemine lentement.

Carmen
 

 

Dernière modification par carmen (03/01/2014 12:29:21)

 

Entre Chien et Loup

Il revient là chaque soir, entre chien et loup,
Il l’attend, elle lui a donné Rendez-vous.
Elle a dit « Je viendrai », n’a pas précisé quand.
Aussi il passe des heures assis sur ce banc.
La nuit tombe, il rentre chez lui, il fait si froid !
La voir, l’embrasser, ce n’est pas pour cette fois !
Il sait qu’il devra encore se contenter
Avec elle, à minuit, sur B-E de coincher !
Il en appelle au grand Baudelaire, à Musset,
À Vigny, Hugo, ses poètes préférés.
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux »,
Il chemine et déclame, on entend ses sanglots.
Il rêve de lui dire en caressant son corps :
« Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’Or ! »

Carmen

Emprunts à Alfred de Musset et Charles Baudelaire
Photo de Nadon