Passe le Temps …

La vieille horloge continue à égrener
Les secondes, les heures, les jours, les années.
Tic-tac ! Elle a vingt ans, vient de se marier.
Tic-tac ! Elle en a trente et les  enfants sont nés.

Tic-tac ! Cinquante ans ! La famille s’agrandit,
L’arrivée des petits-enfants les réjouit.
Au fil du Temps, des crises les ont secoués,
La dernière, un Tsunami, a tout emporté.

L’Amour est mort, le Désamour l’a remplacé.
La triste Monotonie régit leurs journées
Et une morne Routine s’est installée.
Tic-tac, tac-tic … La pendule s’est arrêtée.

Carmen – Février 2015

Dernière modification par carmen (07/08/2015 18:56:06)

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Un beau matin de décembre, quelques jours avant Noël, Rémy est parti sur sa moto. Il avait rendez-vous avec son destin : sur une route toute droite, une voiture folle a tranché net le fil de sa vie.

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Dernière modification par carmen (14/04/2015 23:37:32)

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Dernière modification par carmen (07/08/2015 18:56:47)

 

Chez Tante Anna

Chaque année, en été, nous revenions tous là,
À Saint Rémy, dans le Manoir de Tante Anna.
Sa maison retentissait de nos cris d’enfants,
Dans le Parc se dispersaient les adolescents,
Sur la grande terrasse jouaient les petits
Et les bébés, ravis, rampaient sur les tapis.

Le soir, pour se raconter leurs mille secrets,
Près du bassin, les filles se réunissaient.
Les grenouilles entendaient tout mais ne disaient rien.
Les garçons se moquaient de nous, un peu plus loin,
Et nos parents, fatigués, buvaient leur café,
Évoquaient leurs soucis, partageaient leurs projets.

Le joli ruisseau n’est plus, on l’a asséché,
Disparus les taureaux, ils ont déménagé,
Dans les grands prés verts d’affreux immeubles ont poussé.
Anna a vendu, elle est partie sans regret.
À La Résidence elle a rejoint ses amies.
La page est tournée pour une nouvelle Vie.

Défilent les journées … Demain ? Hier ? Maintenant ?
Tante Anna conjugue le Passé au Présent.
À l’ombre fraîche du platane elle somnole…
Tout doucement, sans un bruit, son âme s’envole.

Carmen – Mai 2015
Tableau de N. Lassailly

Dernière modification par carmen (07/08/2015 18:57:31)

 

Oublier


Je voudrais t’oublier.  Je voudrais oublier
Ta tendresse, tes caresses, tes doux baisers,
Tes grands éclats de rire et tes petits Mots fous.
Tu inventais des jeux, je suivais, sans tabou.
Ivresse et Folie,  corps à corps voluptueux.
Nous étions jeunes et fous. Amoureux.  Heureux.

Avant toi je n’existais pas, je survivais,
Tu m’as fait naître au Monde, tu m’as éveillée.
Ta voix ensorcelante n’était que Promesses,
Serments d’Amour qui me transformaient en Princesse.
J’éclatais de Bonheur, disparue la Tristesse.
Ma vie s’habillait de Douceur et d’Allégresse.

Un matin tout gris le Tonnerre a éclaté,
Et cet Orage subit a tout emporté.
De jour comme de nuit mon Ciel est toujours noir,
Comme une aveugle, je tâtonne sans Espoir.
Tu es parti sans prévenir,  tu m’as laissée.
Je voudrais oublier. Je voudrais t’oublier.

Carmen – Mai 2015
Tableau de Leonid Afremov

Dernière modification par carmen (07/08/2015 18:58:32)

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Zakhar

Comme chaque matin, Zakhar s’est installé
Près de la boucherie, sa place est réservée.
Il s’assoit, emmitouflé,  sur le sol gelé.
Sur sa pancarte on lit « Jai plu rien a mangé ».

Sa sébile noire se remplit lentement,
Les passants ne s’arrêtent pas, indifférents.
Parfois de son sac il sort un harmonica,
Il joue des airs anciens de son pays, là-bas.

Les notes s’envolent et s’accrochent en ribambelles,
Dans les yeux du clochard luisent des étincelles.
La musique le transporte dans son pays,
Ce pays qu’il a quitté pour rester en vie.

 

Un été sans Elle
   
Un été sans Elle, ce n’est pas un été…
Hier, sur un lit de coquelicots, ils s’aimaient.
Tendrement enlacés, ils écoutaient le vent,
Regardaient les nuages dans le ciel changeant.

Sous le souffle léger, frissonnaient pâquerettes,
Renoncules, campanules, pieds d’alouettes.
Les rayons du soleil, à travers les feuillages
Faisaient scintiller mille éclats sur son visage.

Elle  vibrait sous ses baisers, sous ses caresses,
A l’oreille lui susurrait mille promesses.
Dans la douce chaleur, heureux, ils s’endormaient,
Enivrées de parfums, leurs âmes s’envolaient.

Mais aujourd’hui les ombres ont envahi sa vie,
Et son ciel s’est rempli de gros nuages gris.
Renoncules, campanules, se sont fanées.
Un été sans Elle, ce n’est plus un été…

Carmen – Juillet 2015 – Tableau de N. Lassailly

Dernière modification par carmen (07/08/2015 19:00:52)

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L’Heure Bleue

La route s’arrête en bas, sous l’immense pin,
Et c’est à pied qu’il avance dans le chemin.
Sur la dune une vieille maison est perchée,
L’herbe a poussé partout, les volets sont fermés.

Les effluves salés ravivent sa mémoire,
Ces serments auxquels il avait eu tort de croire,
N’étaient qu’une illusion, qu’un mirage trompeur,
Qu’un mensonge : « Pour le Pire et pour le Meilleur ! »

Il vient ce matin pour s’affranchir du Passé.
Tout est calme, lumineux, nul n’est éveillé,
Dans la brise s’envolent de douces fragrances.
C’est l’Heure Bleue, Sérénité et Silence.

Carmen – Juillet 2015 – Tableau de N. Lassailly

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Rupture

Tu épiçais mes journées de mots emperlés,
Ces mots coquins dont toi seul avais le secret.
Maintenant je me dessèche dans le silence,
Plus d’éclats de rire, juste de la souffrance.

Notre belle complicité a disparu,
Nous deux, c’était l’Accord Parfait… Il a vécu.
Tes lèvres ne se poseront plus sur les Miennes,
Ma bouche ne s’abreuvera plus à la Tienne.

Sans dire un mot, nos doigts se cherchaient, s’épousaient.
Maintenant, seul le vide se laisse attraper.
Je ne connaîtrai plus le goût de tes caresses,
Je ne vibrerai plus sous tes folles prouesses.

On a tourné la page, le livre est fermé.
Vivre ensemble n’était pas notre destinée.
Tu m’embrasses ce soir pour la dernière fois,
Et tu t’en vas, sans regarder derrière toi.

Carmen - Septembre 2015