Forum de la coinche
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Aux Arbres ... Citoyens
#1226 07/07/2013 01:22:45
- Anonyme
- Compte supprimé
Re: Aux Arbres ... Citoyens
Dans la forêt paisible, au détour du ruisseau,
A poussé un tilleul à l'étrange stature.
En fait, il s'agirait de deux arbres jumeaux
Ayant uni leurs corps en la même ramure.
Or ces deux jeunes troncs, fort droits et vigoureux,
S'étant ainsi soudés forment comme deux jambes
Qui d'un commun accord soulèvent vers les cieux
Le buste merveilleux qu'elles forment ensemble.
Il est très évident qu'un ou l'autre matin,
La paire de voisins que le ruisseau caresse
Aura été témoin d'Artémis en son bain,
Pour former cet hommage à la belle déesse.
Leurs plus lisses tronçons se sont dressés en bras
Et deux nœuds dans le bois ont gonflé la poitrine
De la svelte statue insufflant de l'émoi
À qui pose un seul doigt sur sa peau opaline.
Ainsi, depuis longtemps, l'étrange végétal
Offre à l'impétueux vent, ses cheveux de feuillage,
Danse avec celui-ci sans qu'on y voie à mal
Et dresse vers les cieux son délicat visage.
Les habitants du lieu, gens doux et généreux,
S'attachant à cet arbre en firent leur idole ;
Ils offrent deux fois l'an leurs biens les plus précieux
Au dieu en lui glissant de paisibles paroles.
Ainsi des promeneurs observent bien souvent
Que quelqu'un a placé dans le creux des racines
Quelque cierge brûlé ou des bâtons d'encens,
Que des tresses de fleurs ceignent la taille fine.
Ils trouvent parfois même un morceau de papier
Serré en fin rouleau et portant des prières,
Qui à l'endroit intime a été inséré ;
Là où se sont unis les deux végétaux frères.
Alraghan
Dernière modification par taciturne- (07/07/2013 01:28:01)
#1227 07/07/2013 01:31:28
#1228 07/07/2013 03:12:58
#1229 07/07/2013 10:43:44
#1230 07/07/2013 12:01:21
#1231 07/07/2013 19:56:56
#1232 08/07/2013 03:02:38
#1233 08/07/2013 18:38:32
#1234 08/07/2013 18:38:58
#1235 08/07/2013 20:02:24
- carmen
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Re: Aux Arbres ... Citoyens
Au soleil couchant, tout au loin, un arbre solitaire aux feuilles bleues ...
J'avance, la nuit obscurcit le paysage mais les troncs bleus de ces arbres illuminent le chemin
Et tout au bout de ma promenade, ces 3 arbres blanc bleu sous le reflet de la lune
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#1236 08/07/2013 20:09:31
- carmen
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Re: Aux Arbres ... Citoyens
Dans l'aube rose des arbres bleus ....
Chaleur sous un ciel bleu, , balade en Provence - Brigitte Bozec
Christine Leboeuf
Bodena
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#1237 09/07/2013 01:01:12
#1238 09/07/2013 07:38:15
#1239 09/07/2013 15:21:38
#1240 10/07/2013 00:25:57
#1241 10/07/2013 02:56:25
- shoune
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Re: Aux Arbres ... Citoyens
Les trois arbres
Conte traditionnel russe
Il était une fois sur une montagne, trois petits arbres qui discutaient de ce
qu’ils feraient quand ils seraient devenus grands.
Le premier petit arbre émerveillé par les étoiles et la lune disait : « Moi, quand
je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en coffre à trésor et qu’on me remplisse d’or et de toutes les plus belles pierres précieuses du monde. »
Le deuxième petit arbre qui aimait à regarder scintiller sous la lune les eaux claires de la rivière avant qu’elle ne se jette au loin dans les vagues d’écume de la mer disait : « …Je voudrais qu’on me transforme en un formidable trois-mâts… commandé par un vaillant capitaine… et affronter tous les océans du monde. »
Le troisième petit arbre se plaisait à regarder les lumières des villages qui brillaient dans les yeux des enfants aux jours de fête : « Moi, quand je serai grand, je voudrais être encore plus grand que grand et tellement grand que chaque fois que l’on me regardera, on sera obligé de lever très haut les yeux et comme cela, on pensera à Dieu »…
Le temps s’écoula longtemps au grand sablier de la montagne, au murmure des sources, au clapotis des ruisseaux. Les printemps succédèrent aux hivers, puis laissèrent la place aux étés.
Les trois petits arbres avaient changé, pris de la force, de la stature, un tronc vigoureux, des branches et des branchages.
Un matin d’automne, des voix résonnèrent sur le sentier. Les oiseaux firent
silence… les arbres se mirent à trembler de toutes leurs feuilles…
Trois bûcherons s’approchèrent des arbres.
Le premier bûcheron regardant le premier arbre le déclara parfait et à grands coups de hache le fit tomber sur le sentier.
Le deuxième bûcheron voyant le deuxième arbre le trouva vigoureux et à grands coups de hache le coucha sur le sol boueux.
Le troisième bûcheron se chargea du troisième arbre et à grands coups de hache il le fit culbuter dans l’allée.
Les trois arbres gisaient maintenant sur le flanc de la montagne.
Chacun sous son écorce imaginait la suite de son destin.
Le premier arbre allait enfin pourvoir vivre le rêve de sa vie. Il se retrouverait bientôt dans la bonne odeur de colle et de copeaux de bois de l’atelier du menuisier. Mais il ne savait pas encore que dans les commandes du jour ne figurait pas le moindre coffre à trésor… mais seulement des mangeoires pour les animaux…
Après deux jours et deux nuits de voyage, le deuxième arbre allait enfin se retrouver sur les galets gris du chantier naval. Les cris aigus des mouettes lui tournaient déjà la tête. Il ne pouvait pas encore se douter de la mauvaise surprise qu l’attendait…Pas un seul armateur n’avait passé commande pour un trois-mâts…Seul un pêcheur avait passé commande pour une petite barque de pêche…
Quand au troisième arbre qui n’était plus que désespoir, on le débita en poutres qu’on mit à sécher le long d’un mur chez un charpentier.
Beaucoup de mois, beaucoup d’années passèrent sur les rêves détruits des trois arbres.
Beaucoup d’insectes dans leur bois, beaucoup d’araignées, beaucoup de poussières, beaucoup de désespérance…
Les arbres avaient fini par oublier leurs rêves.
Ils avaient cicatrisé.
Ils s’étaient installés dans les torpeurs de l’habitude.
Ils n’attendaient plus rien…
Le premier arbre, devenu mangeoire, ne sentait même plus la caresse des animaux tirant sur le foin…
Quand une nuit d’hiver, la douce lumière d’une étoile se posa sur lui.
Un jeune homme et une jeune femme vinrent s’abriter dans l’étable.
Au milieu de la nuit, la jeune femme mit au monde un bébé que l’homme coucha dans la mangeoire.
Ainsi le premier arbre comprit que son rêve se réalisait.
Encore bien des coups de vent, des jours de pluie, des hivers glacés passèrent sur les rives du lac où le deuxième arbre devenu petite barque de pêcheur pourrissait lentement dans une mauvaise odeur de poisson…
Lorsqu’un soir d’été, un groupe d’hommes voulut traverser le lac : ils embarquèrent et soudain, au milieu du lac, une tempête se leva comme on n’en avait jamais vu.
L’homme qui semblait être le chef se leva dans la barque, tendit les bras et calma la tempête.
Ainsi le second arbre comprit que son rêve se réalisait.
Peu de temps après cet événement, la ville se mit à résonner d’une étrange rumeur : les gens étaient énervés, on entendait des cris, des bottes de soldats, ça sentait la violence, la vengeance, l’injustice…
Des hommes vinrent tirer de son hangar et de sa torpeur le troisième
arbre transformé en poutres…
Ils mirent ses poutres en croix, et sur cette croix ils clouèrent le Fils de l’Homme.
Le troisième arbre sut alors que son rêve se réalisait puisque désormais
chaque fois qu’on le regarderait, on penserait à Dieu.
Nombre de parties: 5886
#1242 10/07/2013 03:01:05
#1243 10/07/2013 08:18:32
#1244 10/07/2013 12:25:32
- Anonyme
- Compte supprimé
Re: Aux Arbres ... Citoyens
Natalia Goncharova
The forest (1913)
1908
Forêt jaune et verte (1913)
Rayonnante forêt (1913)
#1245 10/07/2013 21:18:07
#1246 11/07/2013 03:44:11
#1247 11/07/2013 05:34:54
- Anonyme
- Compte supprimé
Re: Aux Arbres ... Citoyens
La fierté de nos forêts, paraît en hiver
Bien triste, dénudé et plus très fier.
Ses branches nues, sans leur verte parure
Donnent de lui une image de pauvre allure.
Un squelette fantasmagorique aux mille bras
Qui seront, par le gel, recouverts de frimas.
Mais ce n’est pas pour l’arbre la fin de sa vie
Ce n’est que l’attente de son annuelle survie.
Dans le ciel gris plombé du mois de décembre
Il attend que la neige, vienne couvrir ses membres
D’un manteau épais de neige blanche,
Qui protégeras les bourgeons de ses branches.
Qui dès le printemps l’habilleront de verdure
Qui lui redonnera à nouveau belle figure !
Ainsi chaque année tu te renouvelleras
Jeune, solide, fringant, tu apparaitras
Mais tu vieilliras, les années, les décennies
Passeront, et tu survivras aux intempéries.
Jusqu’à ce que l’homme décide de ta fin
Venant t’abattre pour satisfaire à ses besoins.
Ou, laissant l’œuvre du temps s’accomplir
Les années passant, il te laissera mourir.
Car,
Comme, pour l’homme il fallut une graine, planter !
Pour naître et pouvoir dans la forêt exister.
Comme l’homme dans ton monde tu as du survivre
Ton tronc raconte ton histoire comme dans un livre.
Comme du vieil homme, tu as aussi des rides
Comme lui tu gardes les traces des éphémérides.
Comme pour l’homme, les années t’ont vu vieillir!
Des générations d’hommes t’ont vu t’épanouir!
Car pour toi la vie des hommes est éphémère.
Pour naître, ils eurent besoin d’une graine et d’une mère.
Et des générations d’hommes, sous ton feuillage
Sont passés, sans se préoccuper de ton âge.
Et les années passant, tu deviendras un monument
Qu’un jour détruiras le vent par déracinement.
Et ainsi comme l’homme tu finiras sans poésie
Une vie dont le souvenir sombrera par l’amnésie.
Car l’arbre est comme un homme, il n’a qu’une vie,
Un jour, il nait, il grandit, il vit, il meurt et on l’oublie !
Aramis un poète qui rime ailleurs
The Green Man
By Kenneth Rougeau
The Green Man
Digital Art By InertiaK
Dernière modification par taciturne- (11/07/2013 16:44:11)